Anne Emond
Anne Émond est née le 27 juillet 1679 à l’Ile d’Orléans. Ses
parents sont René et Marie Lafaille.
Anne est quelqu’un qui a beaucoup fait parler d’elle à son
époque. En effet, elle n’était agée que de 16 ans lorsqu’elle s’est fait
arrêter pour s’être travestie en homme et avoir rependu de fausses rumeurs. Un
grand scandale qui fait écho jusqu’en France.
Voici l'histoire. Ensuite, je vous dirais pourquoi elle a agi ainsi.
Elle est partie de chez elle sans que ses parents en ait conscience, habillée avec les vêtements de son frère René, qui soit dit en passant, ne savait rien puisqu’il était à Ste-Famille pour une revue militaire. Jean Bouchard dit Dorval l’a emmené par canot à Québec, sans s'apercevoir qu’elle était une femme.
Elle est partie de chez elle sans que ses parents en ait conscience, habillée avec les vêtements de son frère René, qui soit dit en passant, ne savait rien puisqu’il était à Ste-Famille pour une revue militaire. Jean Bouchard dit Dorval l’a emmené par canot à Québec, sans s'apercevoir qu’elle était une femme.
À partir de son arrivée à Québec, elle fait partir la
machine à rumeurs. Elle dit à qui veut bien l’entendre venir de Boston où il
(elle) a passé 2 à 3 ans emprisonné à Boston. Il avait réussi à s’enfuir. Sur le
chemin, il a découvert que 11 000 hommes se préparaient à venir attaquer
les français, avec leur 32 bateaux. Il en a même vu 4 à Tadoussac! Ses
mensonges s’enveniment. Il aurait vu d’Iberville se faire prendre par les
anglais, puis se faire brûler par eux. Il aurait même dû être obligé de
participer à l’exécution! Il a ajouté que, dans le groupe de 11 000 hommes, il y avait
environ 300 français qui étaient avec d’Iberville auparavant, mais qu’ils
avaient joins les anglais pour faire brûler les côtes de la colonie française.
Ensuite, il a affirmé avoir vu les 34 navires embarquer de la poudre pendant 4
jours.
Après avoir raconté son histoire à qui voulait l'entendre, elle a demandé audience au Gouverneur Général. Elle
demande à manger et quelqu’un découvre sa vrai nature. Lorsqu’elle passe la
porte du cabinet du gouverneur avec le Sieur Galiffet et le Sieur Monseignat,
on entends quelqu’un clamer que c’est une femme. Bien sûr, elle tente de se
défendre. Alors Monseignat lui demanda de le prouver en se laissant « voir ».
Voilà, elle venait de se faire prendre.
Les interrogatoires qui s’en sont suivi peuvent être dur à
suivre. Elle a encore recours au mensonge. Elle a affirmé qu’un certain Joseph
Gaulin lui a demandé de se travestir et de répandre la rumeur. Ainsi, le
gouverneur serait occupé avec les anglais et empêcherait une éventuelle guerre
avec les iroquois. Gaulin la persuade en affirmant que si la guerre était
annulée, il aurait la vie sauf, ainsi que celle d’amis et du frère d’Anne, René.
Lors de son interrogation, elle a affirmé que Robert Gaulin,
Jean Laviolette et son frère René sont dans le coup eux aussi. René se défend,
il n’était pas là quand les dites conversations entre les quatre hommes et Anne
avaient supposément eu lieu. Il était en revue militaire à Ste-Famille. Un
alibi solide pour René. En plus, il a affirmé vouloir se battre.
Au début, elle disait avoir fait ça pour son frère et qu’elle
n’aimait pas particulièrement Joseph. Quand René est venu témoigné, il a affirmé le contraire. Anne a dit que Gaulin l’avait demandé en mariage à lui
et ses parents. Comme Gaulin n’avait pas parlé du projet à René et aux parents
d’Anne, sa famille ne l'a pas cru. Elle a ensuite dit que Gaulin lui avait donné
des gages. Quand son père a voulu savoir ce qu’étaient les gages, elle a
refusée de répondre. Son père l’aurait puni et elle se serait enfuie dans la
soirée pour être retrouvée le lendemain à un quart de lieu de chez elle, chez
un nommé Martineau.
Voilà, maintenant on savait qu’elle avait fait tout ça pour
éviter que son prétendu fiancé ne parte en guerre. On peut supposer que
Gaulin ait manipuler Anne en lui disant vouloir la marier pour mettre son plan
de femme travestie à exécution. Gaulin, lui, ne voulait pas se battre.
Cela étant, Anne à été accusée d’avoir porté des vêtements d’homme et avoir troublé la paix publique en colportant des fausses rumeurs. Comme
punition, elle est aller dans toutes les rues de Québec et s'est arrêté aux lieux
et carrefours désignés habituellement pour rendre justice. À ces arrêts, elle a été battue et fouettée. Ensuite elle a été renvoyée en prison en attendant que
ses parents viennent la chercher.
Ses parents l'ont ramener chez elle, à l’Ile d’Orléans avec l'obligation de la surveiller et veiller mieux à sa conduite. Anne a dû aussi payer 25 livres en amende au roi. Les vêtements ont été vendus à l’encan et l’argent est aller aux pauvres de l’Hôpital-Général.
Ses parents l'ont ramener chez elle, à l’Ile d’Orléans avec l'obligation de la surveiller et veiller mieux à sa conduite. Anne a dû aussi payer 25 livres en amende au roi. Les vêtements ont été vendus à l’encan et l’argent est aller aux pauvres de l’Hôpital-Général.
Il semble qu’elle ne se soit pas assagit puisqu’elle mettra
au monde un enfant illigitime qu’elle nommera Charles, le 19 juin 1704 à
St-François, Ile-d’Orléans. On ne sait pas trop ce qui est advenu de cet enfant.
Elle trouvera quand même un mari, François Bretonnet
Montargis, qu’elle épousera le 20 avril 1706 à Ste-Famille. Voici ses
enfants :
Marie Joseph
Naissance :
29 janvier 1707 à St-François
Décès :
Inconnu
Jean Baptiste
Naissance :
10 novembre 1708 à Québec
Décès :
5 juillet 1714 à Québec
Marie Madeleine
Naissance :
30 septembre 1710 à Québec
Décès :
Inconnu
Marguerite
Naissance :
6 avril 1713 à Québec
Décès :
13 juillet 1714 à Québec
François Martin
Naissance :
6 avril 1713 à Québec
Décès 20
juillet 1714 à Québec
Vous avez vu? Les trois seules dates de décès que nous avons
sont en 1714. C’est que cette année-là, il y a eu une épidémie de rougeole qui
a fait pas loin de 300 morts. On peut supposer que ces enfants ont été victime de la maladie.
Je ne sais pas à quelle date Anne est décédée. Je ne sais pas non plus si elle a eu une sépulture au Québec, certains croient qu'elle n'était plus dans la colonie.
Demain, ce sera au tour de Louise Fro, la femme presque centenaire
Sources:
Procès et témoignages originaux
Transcription du procès dans le Bulletin de recherches
historiques, vol.10, 1909, p. 195 à 211 et 229 à 243
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