mercredi 12 juillet 2017

Des Poilus canadiens

Lors de la première guerre Mondiale, les français avaient surnommés leurs soldats de tranchées "Poilus". Le sens du terme poilus avait une double signification. On pense d'abord à la pilosité, mais ça voulait aussi désigner une personne courageuse et virile. 

Jusqu'à vendredi passé, j'ai toujours cru que les canadiens s'étaient rallier sous la bannière britannique. Après tout, le Canada est une monarchie constitutionnelle, ce qui veut dire que le roi ou la reine britannique possède le commandement suprême de l'armée canadienne.

Voilà que j'apprends dans un texte publié dans le Cahier des Dix qu'il y avait aussi des poilus canadiens durant la grande guerre! Quand on y réfléchi un peu, on se dit "Pourquoi pas?"... Le sentiment d'appartenance était probablement ambiguë chez les canadiens français. Doit-on servir sous la bannière britannique ou française? On se sent beaucoup plus proche de ses cousins français que des anglais! 

Du côté politique, le gouvernement avait décidé de limiter l'enseignement en français au deux premières années du primaire et à une heure par jour en 1912. Le règlement était plus ou moins suivi, mais 1916, les inspecteurs ont été plus sévère par la suite. Des grèves de professeurs et d'étudiants éclatent à Ottawa.

En 1917, le gouvernement Borden met la circonscription en place. C'est qu'on manque de volontaires. Les anglais, comme les français, ne sont pas content. Il y avait des raisons économiques, par exemple, on avait besoin des fils dans les champs pour cultiver le blé et continuer à avoir une ferme rentable. 

De fortes manifestations se déclenchent au Québec. C'était en pleine période de mesures de guerre. Il y avait des soldats armés un peu partout dans les grandes villes. De plus, les francophones ont aussi une autre raison d'être choqués. S'ils servent dans l'armée, se sera en anglais. Il n'existait pas de régiments francophones. Sous la pression d'hommes influents, dont Wilfrid Laurier (alors ancien premier ministre du Canada), le fédéral a formé une unité francophone, le Royal 22ème Régiment. 

La manifestation du 1er avril 1918 est sanglante. Des gens s'étaient regroupés à Québec. On tente de disperser les gens, mais sans succès. On envoie la cavalerie pour intimider, ça ne marche pas. On crie (in english please!) à la population de rentrer chez elle. Les gens restent, j'imagine que crier en anglais a juste mis de l'huile sur le feu. On tire alors sur les manifestants qui paniquent. Quatre personnes sont tuées: Honoré Bergeron (49 ans), Alexandre Bussière (25 ans), Edouard Tremblay (23 ans) et Georges Demeules (15 ans). L’événement a aussi fait environ 70 blessés. Cinq d'entre eux était sol
dat, ils ont été blessé par des projectiles lancés par les manifestants.

À la lecture de la situation politique canadienne de l'époque, on comprends mieux les francophones qui ont décidé de s'enrôler dans la Légion Étrangère Française.

Il y a environ 170 000 canadiens français qui ont préféré allez s'enrôler dans la Légion Étrangère de la France. Ça signifie 11% des soldats canadiens qui ont combattus.

Le prochain billet ( 26 juillet): La famille de Robert Caron et Marie Crevet, mes SOSA 4112 et 4113.


Sources:
https://rha.revues.org/7426
http://beta.radio-canada.ca/nouvelle/670350/premiere-guerre-mondiale-consequences-canada-quebec-jean-michel-leprince
https://l-express.ca/bataille-des-epingles-a-chapeaux/
https://fr.wikipedia.org/wiki/Poilu
http://www.pourquois.com/histoire_geo/pourquoi-surnomme-t-soldats-14-18-poilus-.html
https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89meute_de_Qu%C3%A9bec_de_1918
https://www.erudit.org/fr/revues/cdd/2016-n70-cdd02912/1038746ar/     (Cahier des Dix, n.70, 2016, p. V-436, Les Poilus canadiens durant la Grande Guerre
http://www.ledevoir.com/international/actualites-internationales/415254/la-memoire-de-la-grande-guerre-la-guerre-oubliee-des-poilus-quebecois
https://www.franceculture.fr/emissions/sur-les-docks-14-15/14-18-la-grande-guerre-des-canadiens-francais-une-memoire-emmuree

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